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Au Liban, l’armée israélienne multiplie les raids aériens contre le Hezbollah

L’armée israélienne pilonne la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah, depuis vendredi 27 septembre. Après un raid d’une violence inouïe, qui a tué au moins six personnes et fait 91 blessés, vendredi, les bombardements se poursuivaient dans la nuit, à la fois au sud de la capitale libanaise, dans la plaine de la Bekaa, au centre du pays, et dans la région de Sour (Tyr), dans le Sud.
Selon les médias israéliens, le chef du mouvement armé pro-iranien, Hassan Nasrallah, était visé par l’attaque massive de vendredi, près de Beyrouth. Une source proche de la formation islamiste a assuré qu’il était indemne. Mais plus de neuf heures après la frappe, le Hezbollah n’avait fait aucune annonce officielle.
L’armée israélienne a, en revanche, annoncé, samedi, la mort de plusieurs hauts responsables du mouvement, dont Mohammed Ali Ismaïl, commandant de l’unité de missiles du Hezbollah dans le sud du Liban, et son adjoint, Hossein Ahmed Ismaïl. Ils ont été tués dans une attaque dans la région de Sour.
Sur Telegram, l’armée israélienne a, par ailleurs, dit mener, dans la nuit de vendredi à samedi, de nouvelles frappes autour de Beyrouth visant des bâtiments civils qui abritent, selon elle, des dépôts d’armes, des fabriques de munitions et des centres de commandement du Hezbollah. Le mouvement islamiste a démenti les « allégations » d’Israël sur la présence de dépôts d’armes dans les immeubles d’habitation.
La chaîne locale libanaise Al-Manar, affiliée au Hezbollah, a, de son côté, rapporté « des raids sionistes successifs » ciblant au moins cinq quartiers de la banlieue sud. Des photographes de l’Agence France-Presse ont vu des incendies déclenchés par les bombardements.
Des centaines de familles entassées dans des voitures ont fui le secteur en catastrophe, à la suite d’un appel de l’armée israélienne à évacuer. Des embouteillages se sont formés en pleine nuit dans les rues de la capitale, d’ordinaire désertes à cette heure et plongées dans l’obscurité faute de courant. Sur la place des Martyrs ou sur la corniche du bord de mer, hommes, femmes et enfants étaient assis à même le sol, l’air déboussolé.
Le raid supposé viser Hassan Nasrallah a eu lieu à 18 h 30, heure locale (17 h 30 à Paris), dans un quartier densément peuplé. Selon une source proche du Hezbollah, six immeubles ont été totalement détruits, soulevés par d’énormes explosions qui ont provoqué d’épaisses colonnes de fumée et creusé de larges cratères, semant la panique parmi les habitants. « Oh mon Dieu, quelles frappes ! J’ai cru que l’immeuble allait s’écrouler sur moi (…). Je n’ai pas les mots pour décrire ce sentiment », s’est exclamée Abir Hammoud, une enseignante d’une quarantaine d’années.
L’armée israélienne a, par ailleurs, affirmé que son aviation survolait les environs de l’aéroport de Beyrouth, pour empêcher l’Iran d’y faire atterrir des cargaisons d’armes destinées au Hezbollah. Plus tôt dans la journée, le mouvement chiite avait tiré des roquettes visant notamment la baie de Haïfa, la grande ville du nord d’Israël, qui abrite de nombreuses industries de défense.
« Tant que le Hezbollah choisit la voie de la guerre, Israël n’a pas d’autre choix », avait affirmé aux Nations unies (ONU) le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou. Ces opérations se poursuivront « jusqu’à ce que tous nos objectifs soient atteints », a-t-il ajouté, douchant les espoirs d’une trêve proposée, mercredi, par la France et les Etats-Unis.
Depuis lundi, les bombardements israéliens ont fait plus de 700 morts au pays du Cèdre, en majorité des civils, selon le ministère de la santé libanais.
L’armée israélienne a également dit se préparer à une possible incursion terrestre, qui serait « aussi courte » que possible, a assuré, vendredi, un responsable de la sécurité.
L’armée israélienne a entrepris ses frappes après près d’un an d’échanges de tirs avec le Hezbollah, qui a ouvert un front contre l’Etat hébreu au début de la guerre dans la bande de Gaza, déclenchée par l’attaque sans précédent, lancée le 7 octobre 2023, sur le sol israélien par son allié palestinien du Hamas. Le Hezbollah a juré de continuer ses attaques « jusqu’à la fin de l’agression à Gaza ».
Plus de 1 500 personnes ont depuis été tuées au Liban, selon Beyrouth, un bilan plus lourd que celui des trente-trois jours de guerre entre Israël et la formation libanaise en 2006. L’Unicef s’est alarmée du « rythme effrayant » auquel les enfants sont tués depuis l’intensification des bombardements israéliens, cette semaine. En une semaine, 118 000 personnes ont été jetées sur les routes au Liban, selon l’ONU.
Israël, qui a ainsi déplacé le centre de gravité de la guerre de la bande de Gaza, affirme agir pour permettre le retour de dizaines de milliers d’habitants du nord de l’Etat hébreu qui ont fui les tirs du Hezbollah.
A Gaza, « nous nous battrons jusqu’à obtenir une victoire, une victoire totale » si le Hamas ne dépose pas les armes et ne libère pas tous les otages, a aussi martelé M. Nétanyahou à la tribune de l’ONU.
Le Monde avec AFP
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